Négociations salariales 2015 : premier tour d’observation

La première des deux séances annuelles de négociations salariales s’est tenue le 27 janvier. Elle a, comme d’habitude, été structurée en trois temps.

Premier temps : la Direction présente le contexte économique et social. Une vingtaine de pages pour expliquer, indicateurs à l’appui, que les temps sont durs, que le redressement est fragile et qu’une hirondelle ne fait pas le printemps…
Deuxième temps : présentation par le Direction du « Bilan PCA » de l’année précédente. Une quarantaine de pages, avec autant de tableaux, pour expliquer que depuis 10 ans, malgré des temps difficiles, PSA a fait le maximum pour préserver le pouvoir d’achats des salariés… voir pour l’améliorer. La preuve : la courbe de l’évolution des salaires toujours supérieure à celle de l’inflation, signe supplémentaire, pour certains, que le cout du travail en France ne cesse d’augmenter, dégradant d’autant notre compétitivité…
Troisième temps : les organisations syndicales font part de leurs revendications, avec dans certains cas une liste de revendications “à la Prévert” , qui si elles sont justifiables, n’en sont pas moins irréalistes, dans une période où PSA continue d’afficher une stratégie de réduction des frais fixes, et donc de la masse salariale, passant par un plan ambitieux de départs volontaires (DAEC).

Quelle était la position de la CFTC affichée lors de cette première séance ?

Comme nous l’avons dit et écrit de nombreuses fois, la CFTC est bien consciente que le Groupe est passé tout près du dépôt de bilan. Cette prise de conscience qui s’est appuyée notamment sur le rapport d’un cabinet extérieur, nous a amené à faire des choix, certes douloureux, mais indispensables pour préserver le bien commun. Le Nouveau Contrat Social (NCS) que nous avons signé, et qui concrétise cet engagement de la CFTC à la préservation du bien commun, comporte un volet « Compétitivité ». Celui-ci doit, notamment, permettre au Groupe d’assurer l’avenir de tous les sites industriels et de R&D en France, en passant, notamment, par la mise en œuvre d’une certaine modération salariale. Mais le NCS précisait également à ce sujet que, « pour la période 2015-2016, les niveaux d’augmentation générale et individuelle seraient adaptés et définis en fonction du Plan « Rebond » 2015, de l’évolution des résultats de l’entreprise et des évolutions de l’inflation. »

Nous sommes convaincus que le redressement du Groupe est aujourd’hui loin d’être acquis. Le retour à la compétitivité de PSA doit néanmoins pouvoir se traduire par un rattrapage des pertes de pouvoir d’achat de ces deux dernières années. Il n’est donc pas question d’accepter un niveau d’augmentation générale qui ne garantisse ce rattrapage. Bien évidement, l’enveloppe retenue devra permettre également de faire vivre les accords en cours. Comme déjà demandé, dans d’autres instances, nous réitérons notre demande de revalorisation de la participation de la part employeur pour la complémentaire santé.

Nous avons également attiré l’attention de la Direction sur deux autres points :

Si la situation du Groupe nécessite de poursuivre les efforts engagés, il ne faut pas qu’il y ait deux poids et deux mesures. En particulier, nous ne comprendrions pas que la modération salariale demandée à tous les collaborateurs du Groupe, ne s’accompagne pas de la même modération de la rémunération des actionnaires.

Enfin, nous avons réitéré notre demande pour que la présentation des informations salariales des cadres soit au même niveau que celle des autres catégories sociaux professionnelles (CSP). A cette fin, nous avons demandé :

Que les différents tableaux présentés dans des négociations salariales concernant la rémunération des cadres, reprennent la classification des poids de poste en vigueur dans l’entreprise (informations sur les poids de poste ici )
Que les tableaux des rémunérations des cadres comportent leurs répartitions par quartile (explications sur les quartiles ici)
Que les informations sur les montants distribués au titre de la PVG nous soient présentées, au même titre que les autres éléments salariaux.

Sur ce point particulier, la Direction des ressources humaines nous a signifié qu’elle ne souhaitait pas fournir ce type de grille. Son principal argument : les poids de postes, s’appuyant sur la méthode Haye, sont des outils permettant de comparer les salaires entre entreprises. Elle ne souhaite donc pas communiquer sur le sujet. Pour la CFTC, cet argument n’est pas recevable. Ceux d’entre nous qui ont vécu la mise en œuvre de cette classification, se souviendront que l’un des arguments de l’époque, portait sur la possibilité qu’offrait cet outil d’harmoniser la pesée des postes entre les différents métiers exercés au sein de PSA, ce qui devait permettre d’harmoniser la politique des rémunérations au sein de PSA. Mais les vérités d’hier ne sont pas celles d’aujourd’hui…

Pour autant nous ne désespérons pas d’obtenir satisfaction. Si la Direction n’est pas encore convaincue du bien fondé de notre démarche, les autres organisations syndicales semblent nous rejoindre sur ce terrain. Seule à faire cette demande l’année dernière, l’ensemble des organisations syndicales ont, cette année, appuyé notre intervention en demandant plus de transparence sur les rémunérations cadres. Rappelons qu’il s’agit ici de permettre à chacun, de savoir positionner son salaire par rapport à ceux des autres collaborateurs qui exercent une fonction de même poids.

Dans certains cas les différences peuvent s’expliquer. Encore faudrait-il que le dialogue s’installe, sur de bonnes bases, entre managers et managés.

Dans l’attente d’une réponse de la Direction, nous avions lancé une enquête sur les sites de la région parisienne. Les résultats vous sont fournis ci-dessous, en complément d’un certain nombre d’éléments salariaux 2014 fournis par la Direction.

(Cliquez sur l’image pour l’agrandir)