La crise du COVID-19 a profondément modifié la manière dont la société organise et pense le travail de demain… En télétravail de manière massive depuis le début de la crise sanitaire, les travailleurs du tertiaire sont devenus des « télétravailleurs bon gré mal gré »…
Notre groupe, devenu STELLANTIS aujourd’hui, a saisi depuis le début de la crise sanitaire, l’opportunité de développer le télétravail à grande échelle, en se projetant au-delà de la pandémie actuelle. Il est facile d’imaginer les économies que le télétravail apportera à l’entreprise, notamment sur l’empreinte immobilière. La communication du groupe, présentant comme étant la norme un télétravail imposé à tous à hauteur de 70%, était bien loin de l’esprit avec lequel nous avons signé l’accord sur la motivation et le bien-être. Comme indiqué à de nombreuses reprises, ce positionnement de la Direction ne pouvait tenir bien longtemps, puisque non conforme à la loi ! Mais c’est bien cette communication « volontariste » du Groupe qui est à l’origine de la crispation de l’ensemble de ses salariés…
Une brique supplémentaire rajoutée au dispositif actuel !
Lors de la seconde réunion de négociation, la Direction nous a présenté sa vision de l’organisation du travail de demain. En résumé :
- le télétravail sera bien organisé sur la base du volontariat.
- le salarié qui n’est pas éligible au télétravail continuera de disposer de 30 jours de TAD par an.
- le télétravail hebdomadaire restera possible dans les mêmes conditions qu’aujourd’hui, avec 10 jours de TAD annuels possibles
- le télétravail mensuel, jusqu’à 12 jours par mois restera possible dans les mêmes conditions.
- le salarié éligible au « NEA » pourra choisir la nouvelle formule du « télétravail NEA », avec 70% de télétravail et 30% de présence sur site, soit 15 jours possibles de télétravail par mois.
Le point de satisfaction :
Le spectre du télétravail massif pour tous s’éloigne et c’est tant mieux ! Quant à cette flexibilité supplémentaire (dite « NEA »), reste à connaitre les postes éligibles au dispositif, au démarrage et avec le temps … Les synergies avec la fusion FCA pourraient changer la donne dans des métiers non éligibles aujourd’hui, mais qui pourraient l’être demain… Et inversement ! Ce point doit être clarifié et parfaitement bordé.
Le point de déception :
Dans cette première proposition de la Direction, le montant de l’indemnité forfaitaire de 10 € resterait inchangé, tout comme le remboursement à 50% des frais d’installation, à hauteur maximum de 150€. Nous avions revendiqué la rétroactivité de ces dispositions… Si la Direction nous a entendus, la réponse a été partielle et nous réitérons notre demande d’une rétroactivité pour tous les salariés qui travaillent en télétravail depuis mars 2020, de manière forcée, sans pour autant qu’ils soient des télétravailleurs demain. Cette demande est tout à fait conforme aux dispositions de l’Accord National Interprofessionnel dont la CFTC est signataire.
Les attentes étaient fortes… Les craintes aussi…. Le principe du volontariat et celui de l’élargissement du dispositif existant à une nouvelle formule de télétravail sont des éléments apaisants. Mais de nombreux garde-fous sont à mettre en place pour garantir que l’employeur ne fasse pas ce qu’il veut du télétravailleur de demain… La flexibilité attendue dans le télétravail doit être synonyme de qualité de vie, pas de productivité malsaine. Nous attendons maintenant un projet d’accord prenant en compte nos remarques !