De qui se moque-t-on !

L’assemblée générale des actionnaires PSA doit avoir lieu mercredi 24 avril. L’ordre du jour de cette assemblée et les textes des résolutions qui seront mises au vote sont disponibles sur le site institutionnel de PSA ici

On y lit notamment :

QUINZIEME RÉSOLUTION (Autorisation donnée au Directoire à l’effet de permettre à la Société d’opérer sur ses propres actions dans la limite de 10% du capital)

–          L’Assemblée Générale, statuant aux conditions de quorum et de majorité requises pour les assemblées générales ordinaires, après avoir pris connaissance du rapport du Directoire, et conformément aux dispositions des articles L.225-209 et suivants du Code de commerce :

1. Autorise le Directoire, avec faculté de subdélégation, à acquérir ou faire acquérir, en une ou plusieurs fois et aux époques que le Directoire déterminera, des actions de la Société, dans la limite de 22 696 271 actions, étant précisé que la Société ne pourra à aucun moment détenir plus de 10% de son capital ;

2. Décide que ces actions pourront être acquises et conservées, dans le respect des conditions légales et réglementaires applicables, en vue :

a) de réduire le capital de la Société par voie d’annulation d’actions,

Comment ne pas être scandalisé qu’il soit même envisagé par la direction de procéder à un rachat de ses propres actions, dans l’unique but de rémunérer ses actionnaires (mécaniquement une entreprise qui rachète ses actions pour les détruire augmente la valeur des actions restantes, et donc la valeur du portefeuille des actionnaires)

Ce type d’opération financière avait d’ailleurs été épinglé en 2012 par le cabinet Secafi(l’intégralité de l’article est disponible ici) :

“A la lumière de la situation actuelle de PSA, ces données témoignent d’un manque d’anticipation :

  • de la mondialisation de l’industrie automobile, au début des années 2000 ; hors couverture des plans d’options, de 1999 à 2011, ce sont au total 3,082 G€ qui ont été consacrés au rachat d’actions plutôt qu’au développement du groupe.
  • de la gravité de la crise qui a démarré en 2008 sur le marché européen et qui n’a laissé place qu’à une embellie temporaire en 2010 et début 2011. Le groupe a été pris à contre-pied par le retournement du marché au 2ème semestre 2011.

Avec le recul, la mise en œuvre de la décision de l’assemblée générale d’avril 2011 de consacrer près de 450 M€ à la distribution de dividendes et au rachat d’actions paraît inopportune à plusieurs titres.

  • Tout d’abord, elle traduit un manque d’anticipation du retournement du marché qui était alors en train de se produire.
  • Ensuite, elle a privé le groupe de ressources financières commensurables aux plans d’économie qu’il a dû mettre en œuvre fin 2011 et 2012

L’analyse de 2012 est encore plus pertinente en 2013 quand on connait les résultats et les perspectives du groupe.

Il nous reste à espérer que cet article ne soit pas voté en l’état, et qu’en tout état de cause, Monsieur Varin ne procède pas en 2013 au rachat d’actions autorisé par cette résolution. Celui-ci avait d’ailleurs reconnu en 2011 que le dernier rachat d’actions effectué par PSA avait été une erreur au regard de l’évolution des résultats du groupe. Gageons qu’il ne refasse pas la même erreur cette année !

 

 

Rémunérations chez PSA : comment êtes-vous positionné ?

Lors des séances de négociations salariales, la Direction des Ressources Humaines de PSA remet aux organisations syndicales le « Bilan de l’année » précédente.

Ce bilan contient un grand nombre d’informations intéressantes dont la liste vous est présentée au travers du sommaire reproduit en fin d’article.

Ce document étant classé par PSA « à usage interne » et il n’est donc pas possible de le mettre à disposition sur ce site. Nous vous engageons par contre à venir le consulter, et pour cela à prendre contact avec nous en cliquant sur les liens ci-après depuis l’intranet (accès à l’annuaire PSA) :

Pour GA : ici

Pour P17 : ici

Pour La Garenne : ici

Pour le Pôle Tertiaire et les autres sites : ici

Parmi les informations qui justifient à elles seules votre déplacement, figurent les tableaux des grilles de rémunérations (valeurs effacées volontairement, cf paragraphe ci-dessus) :

 

Bilan PCA TAM 2012

Bilan-PCA-TAM-2012

 

Vous noterez que PSA a encore des progrès à faire dans l’harmonisation de sa communication. On peut regretter, notamment, que seul le salaire moyen soit fourni pour les cadres, alors que c’est le salaire médian, nettement plus instructif, qui est présenté pour les ETAM et les ouvriers.

De même, concernant les cadres, pourquoi continuer de nous présenter des données en fonction de la classification de la métallurgie, alors qu’en interne, la communication RH, et le positionnement des postes, sont faits sur la base d’une classification issue de la méthode Hay (de A à F) ? A ce propos, votre hiérarchique était  tenue cette année de vous fournir votre poids de poste, au plus tard lors de l’entretien annuel d’évaluation de 2012. N’hésitez pas à lui poser la question, si par mégarde, il avait « oublié » de le faire !

D’une manière générale, on constate un déficit d’information sur la rémunération des cadres, l’essentiel des « négociations » portant sur celles des ouvriers et des ETAM. Vous constaterez d’ailleurs, si vous venez consulter le « bilan annuel »,  qu’il n’y est jamais fait mention de la Part Variable Groupe (PVG), alors que cette forme de rémunération est en train d’être généralisée à l’ensemble des cadres France.

A la suite, notamment, d’une demande de la CFTC, des premières informations sur la rémunération des cadres ont été fournies en 2012 aux organisations syndicales. Si les principes de la PVG ont enfin été expliqués, il nous manque encore, aujourd’hui,  beaucoup d’informations, pour nous permettre de juger de l’intérêt, pour les salariés, de la généralisation de cette forme de rémunération. Ainsi :

  • Que représente aujourd’hui le PVG par rapport à la masse salariale distribuable, et qu’en sera-t-il demain quand tous les cadres auront été inclus dans ce dispositif ?
  • Quelles sont, et quelles seront demain, les différentes valeurs cibles de la PVG*?
  • Comment est-elle répartie sur la population cadre ?
  • Comment est-elle répartie par direction du groupe ?
 * Pour mémoire, la valeur cible correspond à ce que touchera un cadre, si tous les objectifs, groupe et individuels, sont atteints (cf article ici). Les valeurs cibles restent encore « confidentielles ». Si nous connaissons les deux extrémités de l’échelle (un mois de salaire pour le cadre de base, 18 mois pour monsieur Varin), il n’est pas possible aujourd’hui de connaitre les autres barreaux de cette échelle. Si vous faite partie des cadres concernés n’hésitez pas à nous contacter (ici), nous sommes preneur de l’information, et cela même si nous continuerons de poser la question à la DRH)

 

Si globalement, nous sommes encore loin de la transparence tant vantée par Monsieur Varin, il doit quand même être possible de positiver. Il nous semble en effet, qu’un certain nombre d’intervenants de la DRH ont conscience que des efforts devaient être faits en ce sens. Gageons que toutes les bonnes volontés, qu’elles soient syndicales ou DRH, sauront faire bouger les lignes et vaincre les réticences de certains. Nous détaillerons d’ailleurs, dans un prochain article quelques une des demandes d’informations que nous avons (ou allons) faire à la DRH.

Encore une fois, n’hésitez pas à nous contacter pour consulter le document dont le sommaire vous est fourni ci-dessous :

Bilan PCA 2012 – Sommaire

  •  Plan salarial 2012
  •  Rémunération Minimale Annuelle Garantie
  •  Intéressement et Participation 
  •  Médailles d’honneur du travail
  •  Evolution moyenne des salaires par catégories
  •  Synthèse des évolutions salariales
  •  Evolution du salaire d’embauche minimum
  •  Evolution comparée salaires /vs Insee
  •  Mesures individuelles (AI et Promotions)                            
  •  Mesures individuelles salariés 50 ans et + 
  •  Mesures individuelles salariés handicapés
  •  Mesures salariales salariés à temps partiel
  •  Mesures individuelles par tranches d’âge
  •  Effectifs sans mesure individuelle depuis 5 ans
  •  Changements de coefficients et de statut
  •  Ressources annuelles doublage, nuit, triplage   
  •  Données relatives aux cadres 

 

ANNEXES

  •  Effectifs par coefficients (graphiques) 
  •  Dispersion des salaires par coefficients
  •  Cadencement des mesures individuelles
  •  Barème d’embauche
  • Salaires par coefficients (tableaux) 

Plan de restructuration : la position de la CFTC

Pour bien comprendre les négociations Il y a deux plans différents :

  • Un PSE pour Aulnay et Rennes qui concerne 4 500 personnes.
  • Un PREC pour les autres sites qui concerne 3 500 personnes.

Les négociations ont portées uniquement sur les mesures du PSE, voici le point d’étape :

  • Un accord de phase transitoire a été signé pour que les salariés concernés par le PSE et le PREC ayant  l’opportunité d’un emploi à l’extérieur puissent demander un congé sabbatique en attendant de bénéficier des mesures financières du PREC ou du PSE.
  • A ce jour, environ 100 salariés sont volontaires pour bénéficier de cet accord.
  • Suite à la détérioration de la situation d’Aulnay-Sous-Bois, il est devenu impossible de travailler dans des conditions garantissant sécurité et liberté. Un accord de phase transitoire pour les Salariés d’Aulnay a été signé le 15 février 2013 après un avis favorable du CCE (18 voix pour et 2 contre). Cet accord permet aux salariés de partir en mobilité interne sans attendre les mesures du PSE.
  • A ce jour, environ 800 salariés sont volontaires pour bénéficier de cet accord.

Le projet PREC pour tous les  sites (hors Aulnay et Rennes)

Les mesures possibles.

  • Mobilité interne
  • Reclassement externe
  • Départ volontaire à la retraite
  • Congés longue durée

Catégories professionnelles éligibles

  • Il s’agit des Salariés qui ne concourent pas directement aux activités de production
  • L’encadrement de production
  • Les OPUEP et OP des établissements de la Région Parisienne
  • Tous les Salariés en situation d’inadéquation par rapport à l’emploi ou poste occupé

Calendrier :

  • Pour les OP UEP de la région parisienne, le PREC commencera 3 mois après le processus de consultation et finira le 31 décembre 2013.
  • Pour les autres : Début juste après le processus de consultation et finira le 31 décembre 2013.
  • Possibilité de prolonger le dispositif si les 3 600 ne sont pas trouvés et sous réserve de l’avis du C.C.E.

Rien n’a été négocié à ce jour !

La Direction a juste décidé de faire une réunion, le 14 mars 2013, pour relire le projet PREC. Aucune évolution majeure n’a été constatée depuis le  C.C.E du 25 juillet 2012.

La CFTC demande l’ouverture des discussions dans les plus brefs délais !! Les mesures du PREC proposées aujourd’hui sont inacceptables en l’état ? trop de différence avec le PSE !!

Qu’y a-t-il dans le projet d’accord des mesures du PSE sur Aulnay et Rennes ?

Cet accord n’a pas encore été signé, mais un avis sera demandé en CCE le 18 mars.5 organisations syndicales sur 6 dont la CFTC ont déjà annoncé qu’un avis favorable pourrait être donné lors de cette consultation.Le calendrier

1)    Une première phase de volontariat  qui se termine le 31 décembre 2013.
2)    Une deuxième phase dite ‘’contrainte’’ qui débutera janvier 2014.
A partir du 1er avril 2014, des mesures de licenciement pour motif économique avec proposition de reclassement pourront être prononcées pour les salariés dont le reclassement interne n’aura pas pu aboutir.

Les mesures de Reclassement externe

Phase de volontariat

1) Projet professionnel ou création d’entreprise. (un nouveau contrat de travail (CDI ou CDD, ou une lettre d’engagement ou un dossier de création ou de reprise d’entreprise.)

o    Une indemnité de départ volontaire équivalente à l’indemnité de licenciement majorée avec un minimum de 2 mois,
o    une indemnité complémentaire d’incitation équivalente à 12 mois de salaire
o    une indemnité forfaitaire de 10.000 €.

2) Transition professionnelle. (Salariés volontaires de Rennes et d’Aulnay-Sous-Bois vers de grandes entreprises ou secteurs porteurs d’emplois dès 2013)

o    Le salarié entre dans le dispositif, dès lors que son embauche future a été validée par l’entreprise partenaire.
o    Le salarié est en congé de reclassement.
o    Pendant la période de préavis, le salaire est maintenu.
o    Au-delà et dans la limite maximale de 3 mois, le salarié perçoit une allocation de 65 % de la rémunération brute moyenne des 12 mois précédents.

3) Plan Seniors (ouvert aux salariés pouvant faire liquider une retraite à taux plein dans les 24 à 30 mois et 36 mois en cas de pénibilité).

o    Basé sur un congé de reclassement.
o    Le Congé Sénior prévoit l’alternance de périodes travaillées en intérim ou en CDD chez PSA ou autres employeurs dans la limite de 6 mois et des périodes de congés.

4) Transition vers la ré-industrialisation. (permet au salarié volontaire de concrétiser une embauche au sein d’une société qui s’installera sur le site d’Aulnay-Sous-Bois ou de Rennes.)

o    Une indemnité de départ volontaire équivalente à l’indemnité de licenciement majorée avec un minimum de 2 mois.
o    Une indemnité complémentaire d’incitation équivalente à 12 mois de salaire.
o    Une indemnité forfaitaire de 10.000 €
o    La prise en charge du différentiel de rémunération dans la limite de 300 € nets par mois pour les 12 premiers mois. et de 200 € nets par mois pour les 12 mois suivant.

5) Plan Personnels Fragiles vis-à-vis de l’emploi (pour les salariés reconnus THR)

o    Une structure d’accueil sera créée et localisée dans l’environnement d’Aulnay. (type d’atelier protégé).
o    L’entrée dans le dispositif n’ouvre droit à aucune aide financière.
o    Le contrat de travail Peugeot Citroën Automobiles se poursuivra au sein de la structure.
o    Les mesures d’incitation financières seront versées au salarié au moment où il décidera de sortir du dispositif en fonction de la mesure du Plan de Sauvegarde de l’Emploi qu’il aura choisie.
o    Pendant les 3 premiers mois et jusqu’à la fin de la période équivalente au préavis, sa rémunération sera maintenue.
o    Au-delà, le Salarié perçoit une allocation dont le montant est fixé à 65 % de son salaire moyen mensuel brut des 12 derniers mois.

6) Congé de reclassement pour projet professionnel ou création d’entreprise. (Le congé de reclassement volontaire permettrait aux salariés de définir un projet professionnel et de bénéficier d’actions de formation).

o    La durée du congé de reclassement en période de volontariat est portée forfaitairement à 12 mois pour tous les salariés quels que soient leur ancienneté et leur statut.
o    Une indemnité de départ volontaire équivalente à l’indemnité de licenciement majorée avec un minimum de 2 mois.
o    une indemnité complémentaire d’incitation équivalente à 9 mois de salaire (après la période de volontariat, elle passe à 7mois).
o    La prise en charge du différentiel de rémunération dans la limite de 300 € nets par mois pour les 12 premiers mois. et de 200 € nets par mois pour les 12 mois suivant.

Les mesures de Reclassement interne.

Phase de volontariat et en phase contrainte.

  • Une indemnité d’incitation à la mobilité interne équivalente à un mois de salaire net si le projet de mobilité est acté pendant la période de volontariat.
  • Une indemnité de transfert de 5.000 euros.
  • Versement d’une prime de mobilité selon barème.
  • versement d’une prime d’installation en cas de déménagement.
  • Aide à la recherche de logement et au déménagement.
  • Aide à la recherche d’emploi pour le conjoint du salarié muté.
  • Prise en charge des frais de déménagement.
  • Aménagement des lignes internes de transport sur Aulnay

Phase contrainte

  •  A compter du 1er janvier 2014, il sera procédé à l’envoi des propositions de postes de reclassement internes et externes.
  •  A partir du 1er  avril 2014, des mesures de licenciement pour motif économique avec proposition du congé de reclassement pourront être prononcées pour les salariés dont le reclassement interne n’a pas pu aboutir.

Pour la CFTC, la priorité, c’est  une solution pour chacun. Seule, celle choisie par le salarié garantit que ce soit la meilleure.
Aucun Salarié de PSA ne doit se retrouver chez Pole-Emploi.

  • La CFTC demande un point d’étape 6 mois après la mise en œuvre du PSE. La phase de volontariat doit être prolongée au-delà du 31 décembre 2013 si nécessaire.
  • La CFTC demande une vision concrète sur la revitalisation industrielle de Rennes.
  • La CFTC demande l’ouverture rapide des négociations sur le PREC.
  • La CFTC demande l’élargissement des mesures séniors du PSE à tous les sites.
  • La CFCT déplore le fait que la Direction n’ait pas augmenté les barèmes de mobilité interne qui datent de 2007.

Nous prenons acte et nous nous félicitons que la Direction ait donné une réponse positive à la demande de remise à zéro des compteurs chômage et H-.

En conclusion, la CFTC a négocié pour obtenir le maximum tout en prenant en compte la situation du groupe. Les conclusions de SECAFI ont éclairé notre position. SECAFI a confirmé la situation difficile de PSA et nous négocions en intégrant ces contraintes.

Néanmoins, la CFTC est toujours fidèle à ses valeurs de la famille et demande à la Direction qu’une attention toute particulière soit faite pour l’aide au conjoint à retrouver un emploi.

La CFTC donnera un avis favorable au PSE, mais demande à la Direction d’ouvrir des négociations concernant le PREC. Au-delà des sites d’Aulnay et de Rennes, la situation des Salariés des autres sites mérite autant d’attention. Il n’est pas envisageable d’avoir une restructuration des effectifs du groupe à deux vitesses….

Communiqué de presse Intersyndicale PSA

Une organisation syndicale d’Aulnay, non représentative ni au niveau national, ni au niveau du Groupe, a demandé en justice, lundi 25 février, la suspension du plan de restructuration du Groupe.

La CFE/CGC, la CFTC et FO qui se sont battus au cours de 10 réunions de négociation, condamnent cette nouvelle procédure et l’attitude jusqu’au boutiste d’une minorité.

Aujourd’hui, un accord majoritaire sur les mesures d’accompagnement social est en passe d’être conclu et a d’ores et déjà obtenu un avis favorable des signataires du présent communiqué.

La priorité au cours des réunions de négociation a été de parvenir à un accord qui permette à tous les salariés concernés par le plan de retrouver un emploi.

Aussi, la CFE/CGC, la CFTC et FO alertent une nouvelle fois l’opinion publique sur les pratiques irresponsables de certains : retarder encore le plan de restructuration est la pire des choses qui puissent arriver.

Les experts, a savoir M. Sartorius, désigné par le Gouvernement,  et Secafi, cabinet mandaté par l’ensemble des organisations syndicales représentatives de PSA, ont confirmé la nécessite de la restructuration et même l’urgence de déployer les mesures nécessaires à celle-ci au risque de précipiter les salariés dans l’impasse.

Parce que nous représentons les salariés concernés que nous tenons à affirmer que si la mise en œuvre du plan devait être repoussée, les conséquences pour l’emploi chez PSA, pour l’emploi industriel en France et pour l’avenir de l’ensemble de la filière automobile du pays seraient désastreuses.

Inflation 2012, quel taux retenir ?

La communication de PSA sur “les augmentations” salariales 2013 est en route. Il s’agit par là de justifier les choix faits par la Direction Générale (disponibles ici )  et “qui seront appliqués de manière unilatérale“. En claire, les organisations syndicales n’ont pas signé l’accord proposé par la direction. D’ailleurs, en matière de rémunération, est il encore bien sérieux de parler de “négociations salariales” quand rien n’est négociable ?

Dans les éléments explicatifs qui vous seront fournis, il en est un qu’il est facile de réfuter : l’indice des prix retenu dans les négociations salariale reflète-t-il vraiment l’inflation ?

La réponse est bien évidemment non, mais encore faut-il pouvoir avancer des éléments irréfutables.

En France, c’est l’INSEE qui met à disposition ce type d’information et c’est donc là qu’il faut chercher pour savoir de quoi on parle. Cet institut calcul tous les ans deux types d’indice des prix.

Le premier, publié cette année le 10 janvier et retenu par PSA comme référence, est en fait, la comparaison des prix du mois de décembre 2012 avec les prix du mois de décembre 2011. L’INSEE parle de “glissement annuel” des prix. Cette année cette “indice des prix 2012” était effectivement de 1,2% comme les managers de PSA vous l’indiqueront.

Mais il existe un autre indice, fourni par l’INSEE le 17 janvier (et disponible ici) qui représente lui, l’évolution moyenne des prix durant l’année 2012. Cet indice est lui de 1,9% (2% en prenant en compte du tabac)

Voila ce que dit l’INSEE au sujet de ces 2 indices :

Moyennes annuelles et glissements annuels sont des concepts différents : le premier s’appuie sur l’ensemble des prix d’une année donnée et peut être comparé d’une année sur l’autre ; le second s’appuie sur les prix observés un mois donné rapportés à ceux du même mois de l’année précédente.

Pour savoir lequel de ces deux indices est reflète vraiment l’inflation que vous avez eu à supporter en 2012, le plus simple est de raisonner sur un exemple théorique caricatural  :

Prenons l’hypothèse d’une hausse des prix massive au premier janvier de 2%. Le prix de votre panier passe donc de 100 euros à 102 euros. Les prix se stabilisent jusqu’au 30 décembre, date à laquelle ils rechutent de 2%, votre panier retombant donc à 100 euros au 31/12.

L’inflation cette année là, avec le premier indice sera de 0% alors que pendant 12 mois vous aurez eu à supporter une inflation de 2%. On voit donc que c’est bien l’inflation moyenne qui se rapproche le plus de ce que vous vivez. Contrairement à ce que présente PSA !

Salaires 2013 : pas d’augmentation générale

L’information est tombée hier, à la suite de la deuxième réunion de “négociations salariales” : pas d’augmentation générale en 2013 (budget des augmentations individuelles et des promotions 1%, cf ci-dessous)

Même si les éléments de langage n’ont pas encore été diffusés par la DG, on peut sans prendre beaucoup de risques, dire qu’ils seront du type : “nous perdons plus de 200 M€ par mois, la survie du groupe est en question”.

Nous ne contestons pas l’ampleur des difficultés qui sont devant nous. Mais comment comprendre que l’exemple ne soit pas donné par les cadres dirigeants et les cadres supérieurs.  Ce sont les mêmes qui viendront vous expliquer qu’il faut avoir une attitude responsable dans l’adversité, que le groupe n’a pas le choix, mais qui passeront sous silence les milliers d’euros (voir les dizaines de milliers pour certains), qu’ils toucheront, lorsque la Part Variable Groupe (PVG) leur sera distribuée en avril.

Pour l’immense majorité d’entre eux, ils ne sont pas décisionnaires et n’ont pas à prendre, eux même, la décision de toucher ou non cette PVG. Mais comment comprendre que ceux-là mêmes qui  sont à la table de « négociation » , vous expliqueront que, non, décidément, il est inconcevable de revenir sur le versement de ces primes pour les catégories de  personnels qui sont déjà les mieux payés de PSA.

Pour résumer notre position quoi de mieux que de citer Monsieur Varin lorsqu’il annonçait à la presse qu’il renonçait à sa PVG : « Sur la question des salaires, la priorité est au redressement du groupe, et dans ces moments, la solidarité est absolument la clef pour l’engagement des équipes »

Sage décision, on aurait aimé qu’elle s’applique à tous !

Ci-dessous les éléments en notre possession :

 

Augmentation Générale 0% pour tous

 

Augmentations Individuelles et promotions 1% pour toutes les catégories (dont dérive ancienneté) 

· OPUEP, PRO, EMPLOYE : PROMO au 1eravril avec un minimum de : 25€   

· Augmentation Individuelle (AI) au 1er mai :  avec un minimum de 20€ 

·  TAM : PROMO et AI au 1er mai avec un minimum de : 40 pour les promo et 25€ hors promo  

Mutuelle : Revalorisation de la part employeur qui passe de 25 à 35% 

Les salaires mini d’embauche, toutes les primes ainsi que  la prime de rentrée et les médailles de travail  ne seront pas revalorisés : Idem 2012

La CFTC ne cautionnera pas cette politique salariale