Mise au point !

Dans son édition électronique, le journal Le Monde ouvre sa rubrique “Idées” à des intervenants extérieurs (non journalistes). Jeudi dernier était publiée une chronique d’un étudiant (doctorant) et d’un universitaire,  mettant gravement en cause la position des trois syndicats, dont la CFTC,  qui s’étaient élevés contre les violences qu’ont à subir au quotidien les salariés d’Aulnay.

Vous trouverez ci-dessous un extrait de la position de MM Vincent Gay et sylvain Pattieu, publié dans le monde.fr sous le titre : PSA-Aulnay, une violence patronale , et la réponse de Franck Don, délégué syndical central CFTC de PSA

Pour mémoire également, ci-après, le lien vers un article publié ici dénonçant à la fois la violence de certains casseurs et celle des plans sociaux en préparation : Violences !

PSA-Aulnay, une violence patronale

Le Monde.fr | 07.02.2013 à 13h51 • Mis à jour le 07.02.2013 à 13h54 Par Vincent Gay, Sylvain Pattieu

Le vendredi 1er février, le directeur des marques de PSA, Frédéric Saint-Geours, dénonce la “violence intolérable” des grévistes d’Aulnay. Il évoque des jets de boulons, d’œufs, des menaces.

Incroyable hasard, le même jour, trois syndicats minoritaires sur le site d’Aulnay ont tenu une conférence de presse au siège de PSA, pour dénoncer les agissements de la CGT d’Aulnay. Ces déclarations font suite, rappelons-le, à un lock-out à peine déguisé de plus d’une semaine de cette usine, pratique traditionnelle du patronat visant à fermer provisoirement une usine pour contrer un conflit social, alors qu’un mouvement de grève a commencé le 16 janvier.

Plus de six mois après l’annonce officielle de la fermeture du site, que des syndicats préfèrent dénoncer des grévistes plutôt que de défendre l’emploi des salariés est en soi assez surprenant, mais rappelle en fait des pratiques qu’on aurait pu croire révolues, celles des syndicats patronaux marchant main dans la main avec leurs employeurs.

 

COMMUNIQUE DE FRANCK DON

« Dans son édition d’hier, Le Monde a publié une tribune de Vincent Gay et Sylvain Pattieu intitulée « PSA Aulnay : une violence patronale ». En tant que délégué syndical central CFTC, j’ai été très choqué par le manque d’objectivité et les erreurs factuelles que contient cette tribune. Je parle d’erreurs factuelles et pas de mensonges délibérés car je laisse aux deux auteurs le bénéfice du doute et du manque d’information. Je leur demande cependant d’assumer leurs engagements au grand jour : outre leurs activités universitaires, Vincent Gay et Sylvain Pattieu sont aussi des militants d’extrême gauche expérimentés. Les lecteurs du Monde ont le droit de connaître ces engagements politiques au demeurant très respectables au moment de lire une prise de position qui n’a rien d’un travail universitaire.

Rétablissons donc quelques vérités opportunément contournées par les auteurs.

Les trois syndicats qui ont tenu une conférence de presse commune pour dénoncer les violences à Aulnay sont, à eux trois, largement majoritaires au sein de PSA Peugeot Citroën.

Ces trois syndicats ne dénoncent pas l’action de la CGT, avec laquelle ils entretiennent de bons rapports. Ils s’inquiètent en revanche de son noyautage à Aulnay par un parti politique, Lutte Ouvrière, dont l’objectif, la révolution socialiste mondiale, est très éloigné de la défense des intérêts des salariés.

Cette organisation politique révolutionnaire a choisi la stratégie de la tension et de la peur pour bloquer l’usine, faire converger la lutte des salariés d’Aulnay avec celles d’autres entreprises dans des situations très différentes et, in fine, précipiter le Grand Soir qu’elle appelle de ses vœux.

Vincent Gay et Sylvain Pattieu disent n’avoir pas observé de violences à Aulnay lors de leurs trois visites sur place. Un bel exemple d’aveuglement militant ! Nos collègues d’Aulnay, blessés par des jets de boulons ou des coups de poing, insultés jour après jour, se tiennent à leur disposition pour en témoigner. Encore faudrait-il qu’ils aient réellement essayé d’obtenir ces témoignages. Il aurait fallu pour cela sortir du doux cocon militant et théorique du trotskysme pour affronter la réalité du terrain.

Que nous dit cette réalité ? Le rapport du cabinet SECAFI, que personne ne peut sérieusement accuser de connivence avec le patronat, l’a constaté très clairement : la restructuration est nécessaire et urgente. La Direction a clairement sa part de responsabilité dans la situation actuelle. Dès lors, notre responsabilité, en tant qu’organisations syndicales, est de tout mettre en œuvre pour offrir à chaque salarié une solution d’emploi pérenne.

Un emploi pour tous : c’est ce que nous voulons obtenir et c’est pour cela que nous nous battons. Je reste songeur en voyant, lors des réunions de négociations parfois difficiles que nous menons avec la direction, le représentant CGT du site d’Aulnay demeurer muet, apathique, ou encore quitter les lieux dès les premières minutes de la réunion. Mais cette attitude est en fait cohérente avec son idéologie révolutionnaire, dans laquelle aucun compromis n’est possible entre la « bourgeoisie » et le « prolétariat ».

Je m’égare : que viennent faire les ouvriers d’Aulnay dans ce fatras idéologique? Rien, justement, ils n’en seront que les victimes. Si nous ne parvenons pas très vite à un accord satisfaisant avec la direction, l’usine d’Aulnay fermera dans les mois à venir et des centaines de salariés se retrouveront sur le carreau. L’effervescence médiatique retombera ensuite bien vite et ils se retrouveront très seuls. Certains d’entre eux seront poursuivis en justice pour des actions violentes dont ils n’ont été que les pantins.

Nous refusons la violence politique ! Nous refusons l’instrumentalisation de notre combat !

Franck Xavier Don

Délégué syndical central CFTC

PSA Peugeot Citroën

Membre du bureau fédéral de la Métallurgie

 

Et pour terminer, un peu de “publicité” pour les idées de M Mercier, délégué syndical CGT à Aulnay, conseiller municipal de Bagnolet et porte-parole régional Ile-de-France de la candidate Nathalie Arthaud (Lutte Ouvrière) lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2012


Jean-Pierre Mercier, porte-parole de la… par rfi