Participation et Intéressement PSA 2013 2015

Aujourd’hui s’ouvre, la troisième réunion de « négociation » sur la participation et l’intéressement pour la période 2013-2015. Le résultat de ces négociations vous seront bien sûr communiqués ici, mais en attendant vous trouverez ci-dessous quelques éléments généraux d’information.

L’état encadre ces formes particulières de rémunération que doivent, ou peuvent, verser les entreprises à leurs salariés.

La participation : 

Elle est obligatoire pour toutes les entreprises de plus de 50 salariés. Le montant total à distribuer est calculé suivant une formule légale, dans lequel entre en jeu notamment, le bénéfice de l’entreprise (bénéfice fiscal avant impôt) et l’assiette salariale (la masse salariale calculée suivant les mêmes règles d’exclusion que celles des cotisations de sécurité sociale).

Autre point important sur le mode de calcul. Pour un groupe comme PSA, l’accord n’est pas signé globalement pour PSA mais pour un sous-ensemble de sociétés qui le composent (PCA, Cédipar, Peugeot SA,..) et qui décident d’adhérer à l’accord. La participation est calculée suivant la formule légale, indépendamment pour chacune de ces sociétés, le montant correspondant étant versé dans un « pot commun ». Les résultats négatifs de l’une des sociétés adhérente ne viennent donc pas impacter l’ensemble. Seul les résultats positifs sont pris en compte. Ceci explique pourquoi, il a été possible de verser une participation au titre de l’exercice 2012 alors que les résultats du groupe étaient négatifs (certaines des sociétés de l’accord ayant dégagé un résultat positif)

La négociation porte sur les critères de répartition des sommes à verser aux salariés :

  • Répartition uniforme
  • Répartition proportionnelle au salaire
  • Répartition proportionnelle à la durée de présence

L’accord signé chez PSA pour la période 2010-2012 prévoit que la répartition soit « effectuée proportionnellement au salaire brut fiscal annuel perçu dans les sociétés au cours de l’exercice »

Il est possible pour l’entreprise, de verser aux salariés un « supplément de participation », en complément de la formule légale, mais celui-ci est plafonné par l’état suivant un certain nombre de critères (fonction du bénéfice, des capitaux propres…)

En cas d’accord dans l’entreprise, et si le salarié n’a pas demandé le versement immédiat de sa participation, celle-ci est versée sur un compte bloqué durant 5 ans. A l’issu de cette période de blocage, les sommes correspondantes sont exonérées d’impôts sur le revenu et de cotisations sociales (mais restent soumis à la CSG et à la CRDS)

En l’absence d’accord dans l’entreprise :

  • les droits des salariés sont indisponibles pendant 8 ans et gérés sous forme de comptes courants bloqués, rémunérés à taux fixe.
  • Les bénéficiaires de la participation sont tous les salariés de l’entreprise, sans qu’aucune ancienneté puisse être exigée.
  • La répartition de la réserve spéciale de participation se fait au prorata des salaires perçus 

La durée de l’accord n’est pas fixée par l’état

L’intéressement :

Contrairement à la participation, l’intéressement n’est pas obligatoire. Son versement est donc soumis au bon vouloir de l’employeur, et à la signature d’un accord avec les partenaires sociaux.

Pour les entreprises de plus de 50 salariés l’accord a une durée obligatoire de 3 ans

Il n’y a pas de formule légale et il n’est donc pas interdit d’être imaginatif, même si le montant versé doit nécessairement être lié aux résultats de l’entreprise ou à sa performance (ce qui ouvre la porte à beaucoup de critères). Le montant de la prime est plafonné par l’état à 18 186 € par salarié et/ou à 20 % de la masse salariale brute (pour l’exercice 2012), ce qui nous laisse une bonne marge de progression chez PSA !

Tout comme la participation le salarié peut choisir de récupérer immédiatement les sommes dues, ou de les placer sur un compte bloqué durant 5 ans pour pouvoir bénéficier de l’exonération fiscale et sociale (mais soumises dans tous les cas à CSG et CRDS)

 

Qu’appelle-t-on « forfait social » ?

Les sommes dégagées par l’entreprise pour la participation et l’intéressement ne sont pas soumises aux « cotisations sociales » employeur mais à un « forfait social ». Créé à un taux de 2% en 2008, ce prélèvement n’a cessé d’augmenter depuis. A 4% en 2010, il est passé à 6% en 2011, 8% au 1er janvier 2012 et 20% depuis le premier aout 2012. Il est important de noter que s’il s’agit bien d’un prélèvement à la charge de l’employeur, il est à craindre que celui-ci veuille le répercuter d’une manière ou d’une autre sur les salariés.

Ci-dessous les liens vers les informations détaillées concernant les accords 2010-2012, disponibles sur l’Intranet du groupe :

Pour l’interessement

Pour la participation

 

De qui se moque-t-on !

L’assemblée générale des actionnaires PSA doit avoir lieu mercredi 24 avril. L’ordre du jour de cette assemblée et les textes des résolutions qui seront mises au vote sont disponibles sur le site institutionnel de PSA ici

On y lit notamment :

QUINZIEME RÉSOLUTION (Autorisation donnée au Directoire à l’effet de permettre à la Société d’opérer sur ses propres actions dans la limite de 10% du capital)

–          L’Assemblée Générale, statuant aux conditions de quorum et de majorité requises pour les assemblées générales ordinaires, après avoir pris connaissance du rapport du Directoire, et conformément aux dispositions des articles L.225-209 et suivants du Code de commerce :

1. Autorise le Directoire, avec faculté de subdélégation, à acquérir ou faire acquérir, en une ou plusieurs fois et aux époques que le Directoire déterminera, des actions de la Société, dans la limite de 22 696 271 actions, étant précisé que la Société ne pourra à aucun moment détenir plus de 10% de son capital ;

2. Décide que ces actions pourront être acquises et conservées, dans le respect des conditions légales et réglementaires applicables, en vue :

a) de réduire le capital de la Société par voie d’annulation d’actions,

Comment ne pas être scandalisé qu’il soit même envisagé par la direction de procéder à un rachat de ses propres actions, dans l’unique but de rémunérer ses actionnaires (mécaniquement une entreprise qui rachète ses actions pour les détruire augmente la valeur des actions restantes, et donc la valeur du portefeuille des actionnaires)

Ce type d’opération financière avait d’ailleurs été épinglé en 2012 par le cabinet Secafi(l’intégralité de l’article est disponible ici) :

“A la lumière de la situation actuelle de PSA, ces données témoignent d’un manque d’anticipation :

  • de la mondialisation de l’industrie automobile, au début des années 2000 ; hors couverture des plans d’options, de 1999 à 2011, ce sont au total 3,082 G€ qui ont été consacrés au rachat d’actions plutôt qu’au développement du groupe.
  • de la gravité de la crise qui a démarré en 2008 sur le marché européen et qui n’a laissé place qu’à une embellie temporaire en 2010 et début 2011. Le groupe a été pris à contre-pied par le retournement du marché au 2ème semestre 2011.

Avec le recul, la mise en œuvre de la décision de l’assemblée générale d’avril 2011 de consacrer près de 450 M€ à la distribution de dividendes et au rachat d’actions paraît inopportune à plusieurs titres.

  • Tout d’abord, elle traduit un manque d’anticipation du retournement du marché qui était alors en train de se produire.
  • Ensuite, elle a privé le groupe de ressources financières commensurables aux plans d’économie qu’il a dû mettre en œuvre fin 2011 et 2012

L’analyse de 2012 est encore plus pertinente en 2013 quand on connait les résultats et les perspectives du groupe.

Il nous reste à espérer que cet article ne soit pas voté en l’état, et qu’en tout état de cause, Monsieur Varin ne procède pas en 2013 au rachat d’actions autorisé par cette résolution. Celui-ci avait d’ailleurs reconnu en 2011 que le dernier rachat d’actions effectué par PSA avait été une erreur au regard de l’évolution des résultats du groupe. Gageons qu’il ne refasse pas la même erreur cette année !

 

 

Rémunérations chez PSA : comment êtes-vous positionné ?

Lors des séances de négociations salariales, la Direction des Ressources Humaines de PSA remet aux organisations syndicales le « Bilan de l’année » précédente.

Ce bilan contient un grand nombre d’informations intéressantes dont la liste vous est présentée au travers du sommaire reproduit en fin d’article.

Ce document étant classé par PSA « à usage interne » et il n’est donc pas possible de le mettre à disposition sur ce site. Nous vous engageons par contre à venir le consulter, et pour cela à prendre contact avec nous en cliquant sur les liens ci-après depuis l’intranet (accès à l’annuaire PSA) :

Pour GA : ici

Pour P17 : ici

Pour La Garenne : ici

Pour le Pôle Tertiaire et les autres sites : ici

Parmi les informations qui justifient à elles seules votre déplacement, figurent les tableaux des grilles de rémunérations (valeurs effacées volontairement, cf paragraphe ci-dessus) :

 

Bilan PCA TAM 2012

Bilan-PCA-TAM-2012

 

Vous noterez que PSA a encore des progrès à faire dans l’harmonisation de sa communication. On peut regretter, notamment, que seul le salaire moyen soit fourni pour les cadres, alors que c’est le salaire médian, nettement plus instructif, qui est présenté pour les ETAM et les ouvriers.

De même, concernant les cadres, pourquoi continuer de nous présenter des données en fonction de la classification de la métallurgie, alors qu’en interne, la communication RH, et le positionnement des postes, sont faits sur la base d’une classification issue de la méthode Hay (de A à F) ? A ce propos, votre hiérarchique était  tenue cette année de vous fournir votre poids de poste, au plus tard lors de l’entretien annuel d’évaluation de 2012. N’hésitez pas à lui poser la question, si par mégarde, il avait « oublié » de le faire !

D’une manière générale, on constate un déficit d’information sur la rémunération des cadres, l’essentiel des « négociations » portant sur celles des ouvriers et des ETAM. Vous constaterez d’ailleurs, si vous venez consulter le « bilan annuel »,  qu’il n’y est jamais fait mention de la Part Variable Groupe (PVG), alors que cette forme de rémunération est en train d’être généralisée à l’ensemble des cadres France.

A la suite, notamment, d’une demande de la CFTC, des premières informations sur la rémunération des cadres ont été fournies en 2012 aux organisations syndicales. Si les principes de la PVG ont enfin été expliqués, il nous manque encore, aujourd’hui,  beaucoup d’informations, pour nous permettre de juger de l’intérêt, pour les salariés, de la généralisation de cette forme de rémunération. Ainsi :

  • Que représente aujourd’hui le PVG par rapport à la masse salariale distribuable, et qu’en sera-t-il demain quand tous les cadres auront été inclus dans ce dispositif ?
  • Quelles sont, et quelles seront demain, les différentes valeurs cibles de la PVG*?
  • Comment est-elle répartie sur la population cadre ?
  • Comment est-elle répartie par direction du groupe ?
 * Pour mémoire, la valeur cible correspond à ce que touchera un cadre, si tous les objectifs, groupe et individuels, sont atteints (cf article ici). Les valeurs cibles restent encore « confidentielles ». Si nous connaissons les deux extrémités de l’échelle (un mois de salaire pour le cadre de base, 18 mois pour monsieur Varin), il n’est pas possible aujourd’hui de connaitre les autres barreaux de cette échelle. Si vous faite partie des cadres concernés n’hésitez pas à nous contacter (ici), nous sommes preneur de l’information, et cela même si nous continuerons de poser la question à la DRH)

 

Si globalement, nous sommes encore loin de la transparence tant vantée par Monsieur Varin, il doit quand même être possible de positiver. Il nous semble en effet, qu’un certain nombre d’intervenants de la DRH ont conscience que des efforts devaient être faits en ce sens. Gageons que toutes les bonnes volontés, qu’elles soient syndicales ou DRH, sauront faire bouger les lignes et vaincre les réticences de certains. Nous détaillerons d’ailleurs, dans un prochain article quelques une des demandes d’informations que nous avons (ou allons) faire à la DRH.

Encore une fois, n’hésitez pas à nous contacter pour consulter le document dont le sommaire vous est fourni ci-dessous :

Bilan PCA 2012 – Sommaire

  •  Plan salarial 2012
  •  Rémunération Minimale Annuelle Garantie
  •  Intéressement et Participation 
  •  Médailles d’honneur du travail
  •  Evolution moyenne des salaires par catégories
  •  Synthèse des évolutions salariales
  •  Evolution du salaire d’embauche minimum
  •  Evolution comparée salaires /vs Insee
  •  Mesures individuelles (AI et Promotions)                            
  •  Mesures individuelles salariés 50 ans et + 
  •  Mesures individuelles salariés handicapés
  •  Mesures salariales salariés à temps partiel
  •  Mesures individuelles par tranches d’âge
  •  Effectifs sans mesure individuelle depuis 5 ans
  •  Changements de coefficients et de statut
  •  Ressources annuelles doublage, nuit, triplage   
  •  Données relatives aux cadres 

 

ANNEXES

  •  Effectifs par coefficients (graphiques) 
  •  Dispersion des salaires par coefficients
  •  Cadencement des mesures individuelles
  •  Barème d’embauche
  • Salaires par coefficients (tableaux)