Rencontre entre Carlos Tavares et les organisations syndicales : le changement dans la continuité

La réunion du comité de liaison du Comité de Groupe Européen de PSA qui se tenait hier (17/01/2014), a fourni l’occasion à M Tavares, accompagné de M Varin, de rencontrer les organisations syndicales de PSA.

Il était encore trop tôt pour que M Tavares puisse nous faire part des orientations stratégiques qu’il aura à cœur de mettre en place lorsqu’il aura pris la tête de notre Groupe. Exercice de style traditionnel, lorsque l’exécutif change de tête (sans révolution de palais), l’heure est encore au “changement dans la continuité”. M Tavares se donne d’ailleurs 100 jours pour établir un diagnostic précis de la situation de l’entreprise. En attendant, il reprend effectivement à son compte la priorité actuelle de Philippe Varin, celle de la réduction de la consommation de cash, se l’appropriant d’une formule : « cash is king ». Mais comment aurait-il pu en être autrement, dans un groupe qui affichait l’année dernière 200 millions de pertes par mois !

A la question de Franck Don, délégué central CFTC, M Tavares répondait que, même si effectivement il avait jusqu’ici fait toute sa carrière chez Renault, il n’arrive pas dans notre Groupe avec des solutions, des méthodes, estampillées Renault, à transférer chez PSA. On peut supposer, et espérer même, que contrairement à ces différents prédécesseurs chez PSA, Carlos Tavares arrive dans notre entreprise, avec en tête, des références  industrielles et commerciales qui lui permettront de faire rapidement le tour des forces et faiblesses de PSA. Premier exemple, évoqué lors de cette réunion, l’état de nos stocks, que Carlos Tavares juge beaucoup trop élevés par rapport à ses propres références (et qu’il convient donc encore de baisser). Nous ne porterons pas ici de jugement sur l’homme, son style, sa manière de communiquer, pas plus que nous ne l’avions fait sur M Varin. Ce qui nous importe avant tout, ce sont les choix stratégiques qui seront faits dans les semaines et les mois à venir, et qui devront permettre de sortir notre groupe de l’ornière. Les différences entre Renault et PSA sont nombreuses. On citera notamment les taux de productions des véhicules sur le territoire national, mais aussi les choix faits sur les développements du véhicule  électrique, celui du low coast pour Renault et de la montée en gamme pour PSA. Simple inflexion dans la stratégie en place chez PSA, ou révolution complète de l’entreprise, nous jugerons l’homme à ses actes, et à l’impact de ses choix sur la vie des collaborateurs du Groupe. Avec comme règle, la recherche du bien commun.

Mais parmi les choix à faire, il en est un, particulièrement lourd de conséquences, sur lequel M Tavares, à l’image de ses prédécesseurs, n’aura pas les mains libres. Tout comme M Varin, Carlos Tavares affirme qu’une recapitalisation du Groupe est indispensable. Nous devons effectivement, et de manière impérative, trouver les capitaux qui donneront à l’entreprise les moyens d’investir dans le développement de nos futurs véhicules et des technologies qu’ils abriteront (notamment en matière d’énergies, de connectivité, d’automatisme et de services). A ce sujet, rien n’a été annoncé lors de cette réunion. Les négociations ne seraient toujours pas terminées. Mais, si on en croit la presse, les négociations seraient encore plus dures, entre les membres de la famille Peugeot, qu’entre PSA et Dongfeng (lire à ce sujet l’article du monde, ici). Il faut espérer que le conseil de surveillance qui doit se tenir ce weekend, sorte le groupe de cette incertitude.