Une hirondelle ne fait pas le printemps… Quand elle vole bas, elle peut même annoncer la pluie !

Et oui, encore un tract de la CFTC sur le pôle tertiaire !

Si nous avons choisi d’augmenter le rythme de nos communications, c’est que la situation nous apparaissait suffisamment préoccupante pour justifier un rythme nettement plus soutenu que ce à quoi nous vous avions habitué jusqu’ici. Pour autant, il ne sera jamais question, pour nous, de « faire du bruit pour rien » mais juste d’utiliser les tracts pour vous informer, et plus encore, pour vous alerter lorsque la situation l’exigeait. Et à l’approche de 2015 la situation l’exige !

Si nous avions abordé la rentrée en vous parlant de la Direction Informatique, c’est que la situation de la DSIN nous avait semblé symptomatique de ce qui va se profiler à l’horizon de 2015 pour beaucoup d’entre nous. Il est temps aujourd’hui de vous préciser nos inquiétudes.

Commençons néanmoins parce qui devrait être une bonne nouvelle : la situation de PSA s’est légèrement améliorée, puisque le premier semestre a permis au Groupe de dégager un résultat opérationnel de 7 M€, pour l’activité automobile, contre une perte de 538 M€ au premier semestre 2013.…

  1. Tavares a néanmoins pris soin d’accompagner la publication de ces résultats d’un classique « une hirondelle ne fait pas le printemps », insistant par-là sur la nécessité de poursuivre les efforts entamés, et de rester dans la ligne de « Back In The Race». Loin de nous l’idée de crier victoire avant l’heure, ou de remettre en cause la stratégie d’un plan qui nous avait semblé cohérent lors de sa présentation. Mais à l’heure où les budgets 2015 s’élaborent, et alors que les organisations se mettent en place, nous sentons, qu’après avoir été mise sur les cadres dirigeants, la pression est en train de redescendre sur tous les échelons de la chaine hiérarchique, et qu’en dernier ressort, c’est sur les derniers maillons de cette chaine qu’elle sera la plus forte.

Quels sont les éléments à notre disposition ?

Le chapitre de Back In The Race consacré à l’amélioration de la productivité « y compris en Europe », précise que la réduction des coûts fixes devra se traduire par la diminution significative du ratio Coûts salariaux sur Chiffre d’affaire (CA). De 15,1% à fin 2013, ce ratio devra passer sous la barre des 12,5% d’ici fin 2016. Mais que représente concrètement cette baisse de 2,6 points ?

Le tableau ci-dessous a été construit en partant des résultats publiés par PSA pour 2013, avec suivant les cas, soit un chiffre d’affaire (CA) constant, soit un CA en évolution de +3% (et des salaires constants) :

2013 2016 CA 2013 2016 CA + 3%
Effectifs France 69 588 57602 59330
Coûts salariaux (M€) 5 506 4558 4694
CA automobile (M€) 36 461 36 461 37555
Ratio (Coûts/CA) 15,1% 12,5% 12,5%

 

Dans ces conditions, les perspectives de baisse des effectifs se situent entre 10 000 et 12 000 personnes ! (sur 3 ans, entre fin 2013 et fin 2016)

A ce stade il ne s’agit, bien sûr, que d’approximations sur la base des éléments à notre disposition. Pour aller plus loin, il faudrait, notamment, pouvoir connaitre la répartition des baisses d’effectifs entre usines et tertiaire. Mais en tout état de cause, c’est très vraisemblablement plusieurs milliers de postes qui seront supprimés pour les activités tertiaires en 2015 et 2016. Et cela, après toutes les coupes déjà subies ces dernières années.

Quels sont les risques de cette baisse continue des effectifs,  de ces restructurations à répétition ? On citera  pêle-mêle :

  • La désorganisation de l’entreprise et des services (à force de réorganiser on désorganise tout)
  • La perte de cohésion entre les équipes (le bon fonctionnement des organisations reposait sur des liens interpersonnels que chacun avait su tisser au fil des années, et qui disparaissent avec le départ des uns et des autres, ou avec la « professionnalisation » des relations)
  • La perte des compétences, de l’expérience (combien d’erreurs pourrions-nous éviter en nous souvenant des erreurs passées. Encore faudrait-il qu’il reste des collaborateurs pour s’en souvenir)
  • Des pressions toujours plus grandes, un stress devenant vite insupportable pour ceux d’entre nous qui découvriront qu’ils sont positionnés sur un métier sensible (en sureffectif), qu’ils sont mis en mobilité forcée…
  • Une charge de travail toujours plus forte pour ceux qui resteront dans l’entreprise.

Si nous avons choisi de communiquer avec vous aujourd’hui, ça n’est pas pour rajouter du stress au stress, mais au contraire pour affirmer qu’il est possible de lever un certain nombre des risques décrits ci-dessus. Pour cela, grâce à un Nouveau Contrat Social âprement négocié, notamment par la CFTC, le Groupe a, sur le papier, tous les outils nécessaires pour limiter les dégâts. Mais encore faudrait-il que les Directions en charge de les mettre en œuvre, sachent les utiliser, que les managers qui devront déterminer les postes à supprimer aient bien mesuré les conséquences à long terme de leurs décisions.

Nous ne reviendrons pas sur la logique qui devrait être systématiquement appliquée, et que nous avions décrite en nous appuyant sur l’exemple de la DSIN (de la définition de la stratégie au niveau du Groupe, aux déclinaisons dans les différents observatoires locaux des métiers). Mais nous insisterons cette fois ci sur un point qui nous semble fondamental et qui nécessitera la vigilance de chacun :

Il est faux de croire que la diminution drastique des effectifs pourra être compensée par une énième réorganisation. Non, les gains de productivité, mis en avant pour justifier toute réorganisation, ne suffiront pas à compenser les nouveaux départs ! Il va donc falloir que toute la chaine hiérarchique, et en particulier les managers de terrain (et surtout eux), acceptent qu’ils ne pourront plus produire ce qu’ils produisaient jusqu’ici, qu’ils ne pourront plus continuer d’assurer la même qualité de service à trois personnes qu’à dix… Il va donc falloir que toute l’entreprise se recentre sur l’essentiel, sur le cœur de chaque métier et suspende certaines tâches ! Si tel n’était pas le cas, alors toute la pression se porterait sur les derniers maillons de la chaine, sur celui qui doit produire : sur vous !

Soyez donc attentifs, posez des questions ou faites poser des questions à vos managers… et prévenez nous en cas de blocage : ça doit aussi servir à ça un syndicat !

Pour nous joindre, vous trouverez toutes nos coordonnées sur l’Intranet. Mais si vous souhaitez plus de discrétion, nous mettons à votre disposition une adresse mail dédiée : poletertiaire@cftc-psa.org