Et vous, méritez-vous d’être augmenté ?

Syndicats et Direction se sont rencontrés le 17 janvier pour les négociations sur les salaires 2019.

Cette première séance est traditionnellement l’occasion, pour la Direction de mettre en avant « la justesse de la politique salariale de PSA » de l’année précédente, et pour les syndicats de présenter leurs revendications. Celles-ci ont été, pour les organisations syndicales « réformistes », relativement convergentes dans leurs grandes orientations. Concernant les hausses de salaires, les demandes ont été :

FOCFDTCFTCSIA/GSEACFE/CGC
Budget4%3,2%3,2%3%3%

Vous trouverez le détail de nos demandes sur notre site internet (www.cftc-psa.org)

Une majorité d’organisations, dont la CFTC, ont réclamé le versement d’une prime exceptionnelle gouvernementale (« Macron ») de 1 000 € pour tous, distincte des dispositifs d’intéressement. La deuxième séance de négociation se tiendra le 14 février : la CFTC reste plus que jamais mobilisée.


Quelle pourrait être la position de la Direction et quels seront nos arguments ?

L’accord pluriannuel « Nouvelle Elan pour la Croissance » a fixé le niveau minimum d’augmentation de la masse salariale à 1% au-dessus de l’inflation hors tabac (1,4% en 2018). Il est donc très vraisemblable que la Direction, en entrée de négociation le 14 février, nous propose un budget d’augmentation de 2,4%.

Sachant cela, pourquoi avoir demandé 3,2% ?

Principe fondamental qui guide chacune de nos réflexions : « d’abord ne pas nuire ». Dans le cas présent, l’augmentation de la masse salariale revendiquée, ne doit pas concourir à remettre en cause la bonne santé du Groupe, ce qui pourrait faire courir un risque à l’ensemble de ses salariés. Et cela, surtout en cas de retournement des marchés. Sur ce point les choses sont sans ambiguïté. Grace aux différents plans mis en œuvre ces dernières années, avec notamment l’appui (la signature) de la CFTC, et surtout grâce aux efforts de tous, notre entreprise s’est durablement protégée contre ce type de risque :
• Par un abaissement du « point mort » (point à partir duquel PSA équilibre ses comptes et commence à faire des bénéfices) à moins de 1,7 millions de véhicules, sur le périmètre PCD. La marge de sécurité reste donc grande, même avec une baisse importante en volume comme ce fut le cas en 2018, puisque, l’année dernière, PCD a vendu 2,840 millions de véhicules (-12%).
• Un free cash-flow qui aura permis de mettre de côté (en banque) plus de 8 milliards d’euros (chiffre S1 2018).

Les augmentations de salaires, au dire des économistes, devraient être le reflet des gains de productivité. Et de ce côté-là, PSA n’est pas en reste ! Mis en avant par la Direction, le ratio Masse salariale sur Chiffre d’affaire continue de baisser d’année en année. PSA est même devenu depuis 2017 LA référence du secteur. Même la masse salariale par véhicule vendu (PCD) s’est « améliorée » de 4,5% sur 2017. Les négociations se déroulant avant la publication des résultats 2018, nous avons malgré tout, décidé d’anticiper une légère dégradation de ce dernier indicateur et d’ajuster nos revendications :
En demandant 3,2% d’augmentation, la CFTC estime qu’elle défend au mieux, à la fois l’entreprise et ses salariés ! Suite à venir le 14 février


A qui distribuer des augmentations de salaire ?

Pour les TAM, et compte tenu de la manière dont PSA gère les carrières des personnes concernées, nous continuons de réclamer une augmentation générale (AG) significativement supérieure à l’inflation, et cela même si nous serions favorables à l’extension à tous les TAM de la PVG. La CFTC aborde donc ces négociations salariales avec une demande d’AG pour les TAM à hauteur de 2%, complétée d’un budget d’augmentations individuelles (AI) de 1,2%.

Pour les Cadres, chez PSA comme ailleurs, l’expression Augmentation Générale est devenue un « gros mot ». Le 17 janvier, la Direction s’est félicitée d’avoir pu augmenter 76% des Cadres en 2018. Même si, à force d’insister, ce pourcentage s’améliore tous les ans (il était de 41% en 2016 et de 57% en 2017), la question restera la même en 2019 que les années précédentes : est-ce que 24% des Cadres « méritent » de perdre 1,4% de pouvoir d’achat (montant de l’inflation 2018) ?

La réponse est bien évidemment négative. Et cela, même en estimant que les Cadres « sous performants » (les « perf. 4 ») peuvent d’une certaine manière être « sanctionnés ». Nous ne demandons pas que tous les Cadres bénéficient de la même augmentation. Nous ne sommes pas opposés à une certaine dose de « méritocratie ». Mais à l’heure où PSA s’apprête, selon toute vraisemblance, à annoncer des bénéfices records, il serait profondément injuste que certains d’entre nous, qui sans être les « plus efficients » de leur service, n’ont pas démérité, perdent, encore une fois, a minima 1,4% de pouvoir d’achat.


Prime « Macron », la quadrature du cercle

Le Gouvernement incite les entreprises à verser une prime exceptionnelle à leurs salariés en défiscalisant les sommes versées, et en les exonérant de charges sociales (salariales et patronales). Mais ces conditions avantageuses ne seront applicables que :
• Pour les primes n’excédant pas 1 000 €.
• Pour les salariés dont les revenus n’excèdent pas 53 944,80 € bruts.

Selon toutes vraisemblances, PSA versera bien cette prime « Macron ». A ce jour, nous n’en connaissons, ni le montant, ni le champ d’application. Si PSA calquait sa prime sur ses conditions de défiscalisation (comme Renault), ce sont près de 70% des Cadres qui seraient exclus du dispositif. Compréhensible au niveau national lorsque le Gouvernement parle de prime « coup de pouce au pouvoir d’achat des plus faibles revenus », cela l’est beaucoup moins si, comme le fait PSA, on inclut ce dispositif dans le cadre des négociations sur les salaires et sur les dispositifs de participation aux bénéfices de l’entreprise. Bénéfices qui, cette année devraient être exceptionnels !

Comment faire pour qu’une majorité des Cadres de notre entreprise ne soit pas les laissés pour compte du partage des bénéfices 2018 ?
•     L’une des possibilités passe, comme nous l’avons demandé, par le versement d’une prime uniforme de 1 000 € net pour tous les salariés.
• L’autre possibilité passerait par le versement d’un supplément d’intéressement exceptionnel, proportionnel au salaire.
Nous avions, par la négociation, obtenu l’année dernière, qu’un supplément d’intéressement soit versé à tous. Nous le demandons aussi cette année.

Vision CFTC sur les Résultats Groupe pour la PVG:
MOP à 100%
Free Cash Flow 100%
Qualité Produit 66%
Qualité Service 100%
Soit au global 96,6% de la cible


Campagne 2019 la CFTC Ecologiquement Responsable :
• Nos tracts sont imprimés sur du papier recyclé
• OU disponible en version numérique via QRcode

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