Difficile de faire comme si de rien n’était, comme si rien ne s’était passé. Nous aurions dû vous distribuer un tract le mois dernier, mais les attentats du 13 novembre ont rendu, à nos yeux, cette distribution impossible. Il eût été indécent de parler de rémunération, de conditions de travail et d’emploi, alors même que certains, sur le Pôle, et ailleurs chez PSA, avaient été touchés au plus profond de leur être.
Un peu plus d’un mois après ces évènements tragiques, il était temps pour nous de reprendre contact avec vous. Mais pas sans, au préalable, avoir adressé nos plus sincères condoléances à ceux qui ont perdu l’un des leurs. Et, plus généralement, sans adresser un message de sympathie à tous ceux qui ont été marqués par les horreurs du 13 novembre.
Bilan 2015 : mieux pour l’entreprise, moins bien pour ses salariés !
L’année 2015 aura été marquée, pour l’entreprise, par un retour à des résultats économiques positifs. Et pour les collaborateurs du Groupe, à toujours plus de pressions, toujours plus d’incertitudes sur leur avenir, pour de moins en moins de reconnaissance.
Les résultats économiques sont là, et nous ne pouvons que nous en réjouir. Ainsi, les analystes financiers consultés, estiment qu’en 2015, le ROC de PSA dépassera les 2,5 milliards (Md€), dont 1,6 Md€ pour l’activité automobile. Le Free Cash-flow devrait se situer autour de 2,1 Md€, et la marge du groupe atteindre les 4,6% ! Les 3 objectifs financiers du Groupe, visés à l’origine pour 2018, auront donc été atteints, voire dépassés, et cela dès cette année. Nous réjouir de ces très bons résultats, bien sûr, mais pas sans dénoncer les conséquences sur les hommes et les femmes du Groupe.
Plus que les réorganisations elles-mêmes, c’est le rythme de ces réorganisations, le nombre de virages à 180° au service de stratégies mal définies qui auront été source d’un important mal être pour bon nombre d’entre nous. Il serait temps que nos décideurs en tiennent compte, qu’ils apprennent à filtrer les pressions qu’eux-mêmes subissent, et arrêtent de rejeter la responsabilité des échecs sur des collaborateurs qui, bien souvent, ne font que subir les errements de leurs « stratégies ». Le syndrome Volkswagen n’est pas loin quand plus personne n’ose contredire son chef ou lui présenter une mauvaise nouvelle, et quand fleurissent les indicateurs pastèques (vert à l’extérieur, rouge à l’intérieur)…
Socialement, l’année 2015 aura, notamment, été marquée par :
- L’absence d’augmentation générale pour les TAM
- Un changement de paradigme pour la rémunération des Cadres, avec toujours plus d’opacité et, pour les heureux bénéficiaires (1 sur 4 en moyenne), des augmentations individuelles accordées au fil de l’eau sur le deuxième semestre.
- Différentes manières de faire baisser les effectifs. Sous forme de départs ou de reconversions plus ou moins volontaires, mais encadrés par le DAEC. Sous forme violente, avec l’externalisation des collaborateurs chez un nouvel employeur, comme ce fut le cas pour le support local au poste et pour certaines fonctions de la DRD (encadré par l’article de loi L1224-1).
Mais soyez heureux braves gens : Notre Direction est fière de vous…
Perspectives 2016
Une année sociale est marquée par quelques grands rendez-vous « traditionnels » et par des évènements exceptionnels. Dans tous les cas, ils traitent des préoccupations fondamentales des salariés : l’emploi, la rémunération et les conditions de travail. Tout comme en 2015, ce sont ces trois thèmes que nous développerons dans nos différentes communications tout au long de l’année (tracts, site internet…).
Au chapitre des rendez-vous traditionnels, celui des négociations salariales marquera le premier trimestre 2016. Dans le contexte financier de PSA que nous décrivions ci-dessus, la Direction devra se montrer particulièrement inventive pour arriver à justifier, cette année, la même modération salariale que celle qui prévalait lorsque PSA perdait de l’argent…
Au chapitre salarial également, nous avions dénoncé en 2015, l’étalement des augmentations individuelles des Cadres. Le retour à de meilleures pratiques devra faire partie des prochaines négociations.
Dans ce contexte, nous serons également particulièrement vigilants sur la tenue des engagements passés. Nous veillerons, par exemple, à ce que la Direction tienne celui pris dans le cadre du Nouveau Contrat Social (NCS) et revoie, à la hausse, les montants distribués par le biais de l’Intéressement, puisque « retour à la bonne fortune » il y a.
Autre chapitre institutionnel, celui du temps de travail. Concernant le Pôle Tertiaire cette négociation, dont est exclu le positionnement des RTT employeurs, ne nous pose pas trop de problèmes. Comme cette année la 5ème semaine de congés payés sera positionnée par l’établissement en S52. Point positif cette année, la précision apportée sur le mode opératoire pour les congés principaux (les 4 semaines de congés payés) : une demande par l’Intranet sera considérée comme acceptée, si elle reste sans réponse pendant 3 semaines. Concernant les RTT « employeurs », nous continuerons de demander que, comme le prévoit le NCS, la Direction de l’établissement remette au crédit des salariés au moins l’une des 5 JRTT à sa disposition. Enfin, 2016 sera marquée par l’obligation, pour la plupart d’entre nous, de consommer la totalité des RTT du « stock épargne ». La CFTC demandera que les collaborateurs puissent avoir le choix des compteurs débités à chaque demande de congés (et donc, de mettre fin à l’obligation de consommer toutes ses RTT de l’année avant d’attaquer le stock…).
Par définition, nous ne pouvons présager, des évènements exceptionnels sur lesquels nous serons amenés à nous prononcer en 2016. On peut supposer, néanmoins, que l’année prochaine sera dans la continuité de 2015. Il est donc vraisemblable, que l’on continuera à nous parler de réorganisations, voire d’externalisations. Trêve des confiseurs oblige, nous n’en rajouterons pas sur le sujet pour éviter d’augmenter encore l’anxiété des collaborateurs concernés.
Enfin, le NCS devant prendre fin en 2016, il est plus que vraisemblable que les négociations du dispositif suivant seront engagées dès le début de l’année prochaine.
Plus spécifiquement sur le Pôle, le projet « Rueil Poissy 2017 » engagé à l’occasion de l’arrivée de nos collègues de GA et P17 en septembre 2017, va profondément modifier nos habitudes de travail. En cette période de lettres au Père Noël, faisons le vœu que ces changements conduisent à plus de convivialité, et concourent à plus de bien-être au travail pour les collaborateurs du Pôle.
Pour conclure, même si malheureusement pour certains d’entre nous, cela relèvera de la méthode Coué, souhaitons nous, collectivement, de passer de très bonnes fêtes de fin d’année !